L'as-tu lu ? - Policiers étrangers

Une vérité aux deux visages

2020-04-08T08:43:00+01:00

de Michael Connely

Éditions Calmann Lévy Noir

Décembre 2019

Harry Bosch a été poussé à partir en retraite, vu son âge et les services rendus. Mais c'est mal connaître le personnage, pour qui l'inactivité lui paraît impossible à accepter.
C'est ainsi qu'il réussit à se faire embaucher aux « Affaires non résolues » de la Police de San Fernando.
Alors que deux employés, père et fils, viennent de se faire assassiner dans une pharmacie du secteur où il travaille, et qu'il lui est demandé de donner un coup de mains aux policiers trop peu nombreux pour mener l'enquête, ne voilà t il pas qu'il est soudain accusé par la Police de Los Angeles, son ancien secteur, d'avoir trafiqué des éléments de preuve, lors d'une ancienne affaire, ce qui avait amené une personne jugée alors coupable, dans le couloir de la mort, en attente d'être exécutée.

Pris entre deux feux, deux urgences, notre ami Harry Bosch, presque seul contre tous, mais ayant plus d'un tour dans son sac, fera tout ce qui est en son pouvoir pour tirer les fils des deux affaires, malgré les nombreuses embûches qui se présentent à lui.

Michael Connely a toujours la même passion pour l'action à l'état pur. Il nous fait courir derrière son inspecteur, sans jamais de répit ni de pause. Il est impossible de lâcher le livre, jusqu'à la dernière page.
Car l'auteur a l'art des coups de théâtre, des rebondissements, des mises en danger.
Et comme depuis des années Harry Bosch existe et nous accompagne, quoi qu'il dise et quoi qu'il fasse, nous avons, nous lecteur, envie de continuer à le côtoyer.
C'est un bon cru.
A lire, pour les amateurs de romans policiers.

En vrille

2020-04-05T10:51:00+01:00

de Deon Meyer

Éditions Points Policier Janvier 2017

Né en 1958 à Pearl, Afrique du Sud, Deon Meyer est l'auteur de dix bestsellers traduits dans vingt-cinq pays, dont « Les soldats de l'aube », « 7 jours » « La trace ».
Il a entraîné l'équipe de rugby de sa fac avant de devenir journaliste, rédacteur publicitaire, stratège en positionnement Internet et, plus récemment, réalisateur de films. Il vit à Stellenbosch, près du Cap.

« En vrille » : Benni Griessel est traumatisé par le suicide d'un collègue qui lui était proche. Ayant tendance à l'alcoolisme, il se bat pour ne pas replonger, soutenu par une compagne elle-même en lutte pour ne plus boire, mais voilà ce suicide le fait craquer.
Sa compagne ne veut plus le voir. Il se sent seul, déprimé, paumé.
Sa supérieure hiérarchique décide de confier à l'adjoint de Benni, Cupido, l'enquête sur le meurtre d'Ernst Richter, créateur d'un site de rencontres, mais qui en fait servait à fournir en toute discrétion des alibis à l'apparence sérieuse à des conjoints adultères et dont le corps vient d'être rejeté par la mer et retrouvé sur une plage.
L'enquête très vite montre que Richter ayant besoin d'argent, faisait chanter ses clients.
L'analyse des relevés d'appels de son portable, l'épluchage des comptes, les interrogatoires de ses employés dans un immeuble super sélect, les perquisitions qui y sont faites ne donnent rien.
Les soupçons se portent aussi sur François du Toit, un viticulteur en faillite que Richter aurait aussi pu faire chanter. Mais là encore, les recherches n'aboutissent sur rien.
Et c'est Benni Griessel, bien que sous l'influence de l'alcool qu'il ré ingurgite généreusement, qui réussira à trouver le vrai coupable de la mort d'Ernst Richter.

Deon Meyer nous entraîne dans les vignobles du Cap : développement de la culture du vin, affairismes, embargo sur les exportations pendant l'apartheid, contrôle et quotas étatiques, recherche de qualité, raffinement des méthodes de production, rugby et histoires de familles, …. et dans le monde d'une société numérique en pointe,
tout en faisant enquêter un Bennie Griessel bien alcoolisé, mais qui tient bien la route dès qu'il faut trouver le vrai coupable ….
Une bonne cuvée Deon Meyer ...

La punition qu'elle mérite

2020-03-07T14:30:00+00:00

de Elizabeth George

Éditions Les Presses de la Cité, Sang d'encre

Février 2019

Élizabeth George n'est plus à présenter. On peut dire qu'elle fait partie du cercle très prestigieux des plus grands auteurs de romans policiers, aux côtés de PD James, Michael Connely, Henning Mankell, Jo Nesbo, …...
Certains l'appellent la « reine Élisabeth » ou la « reine du crime » ….
Depuis son premier roman sorti en 1988, « Enquête dans le brouillard », cette américaine des plus anglaises qu'il soit, nous livre régulièrement (elle en est à son vingtième livre avec Linley) une suite où règne son gentleman inspecteur Lord Lynley accompagné du sergent Barbara Havers.

A chaque roman, Elizabeth George prospecte une région britannique.
Cette fois-ci, c'est le Shropshire et sa ville de Ludlow qui sont en toile de fond : paysages, style des maisons,des monuments, des châteaux, des demeures,
des églises …. Dans un beau style littéraire et de belles envolées, elle nous fait arpenter les ruelles étroites de Ludlow, les paysages sauvages du Shropshire, et amène progressivement ses personnages sur c es lieux là.
Les personnages récurrents que l'on retrouve d'une enquête à l'autre sont deux enquêteurs : le comte Thomas Linley, aristocrate de son état, toujours élégant, maître de lui, Barbara Havers, originaire d'une famille modeste, est fonceuse, explosive, toujours peingée à l'emporte pièce, et habillée comme un as de pique.
Cette opposition qui pourrait être jugée caricaturale met au contraire en valeur les qualités de chacun d'eux, qualités qui se révèlent indispensables dans leur façon de mener leur enquête pour essayer de découvrir la vérité.
Là encore, à Ludlow, cette alchimie joue.
Elizabeth George sait faire durer le suspens, comme dans tout bon roman policier, avec son lot d'avancées et de piétinements, dans le déroulement de l'histoire, les milieux dans lesquels vivent ses personnages bien observés.
Le diacre Ian Druitt est accusé suite à un appel téléphonique anonyme d'acte de pédophilie. Il est arrêté. Pendant sa garde à vue, il meurt. Trouvé mort, pendu, l'enquête menée par la police locale aboutit à un constat de suicide.
Le père de Ian Druitt, homme influent, et qui connaissait bien son fils, ne peut accepter cette conclusion de l'enquête. Il fait intervenir son député pour que l'enquête soit ré ouverte.
C'est ainsi que Scotland Yard et ses enquêteurs sont mobilisés : la commissaire Isabelle Ardery, le commisaire Thomas Linley, le sergent Barbara Havers. Quand les enquêteurs de Scotland Yard débarquent dans le Shropshire, ils ne sont pas accueillis à bras ouverts par les policiers locaux. Leurs pas les conduiront dans une colocation d'étudiants, dans une famille d'origine indienne, et les amèneront à se poser beaucoup de questions sur la façon dont les policiers locaux ont mené leur enquête.

C'est une bonne cuvée Elizabeth George.
Un incontournable, si vous aimez les romans policiers !

En attendant le jour

2019-07-10T20:35:00+01:00

de Michael Connely

Éditions Calman Lévy Noir

Avril 2019

Michael Connelly est né en 1956 à Philadelphie.
Journaliste, puis chroniqueur judiciaire, il se mettra à l'écriture, et fera paraître son premier livre policier en 1992, « Les égouts de Los Angeles », où l'on découvre son inspecteur fétiche Harry Bosch, inspecteur au LAPD. Il recevra pour ce livre le prix Edgar du meilleur premier roman policier. Il abandonne son métier de journaliste en 1994, et se consacrera à l'écriture.
Il sort depuis en moyenne un livre par an, et parfois ajoute dans ses narrations un demi frère de Harry Bosch, avocat défendant ceux qui avaient passé la ligne rouge.
En avril 2018, c'est encore Harry Bosch qui est de service, bien qu'à moitié retraité, dans « Sur un mauvais adieu ».

Cette année, Michael Connely crée un nouveau personnage.
C'est Renée Ballard, inspecteur femme, la trentaine, qui amène du « sang neuf » en remplaçant un Harry Bosch usé et désabusé.

Reléguée au quart de nuit du commissariat de Hollywood pour avoir failli au respect hiérarchique, Renée Ballard est condamnée à travailler la nuit. (Elle a accusé son supérieur hiérarchique de harcèlement sexuel, mais son coéquipier de l'époque n'avait pas voulu témoigner au dernier moment, la laissant sans preuve devant ses allégations).
Elle est appelée lorsque des délits sont commis la nuit, doit faire les premières constatations puis passer les dossiers aux équipes de jour.
Mais c'est mal la connaître ! que de laisser en plan une affaire qui l'intéresse.
C'est ainsi qu'une nuit elle tombe sur deux affaires qu'elle refusera d'abandonner, malgré les ordres qui lui ont été donnés.
un prostitué transgenre est retrouvé tabassé et laissé pour mort sur un parking une jeune femme femme est tuée lors d'une fusillade dans un night club, victime collatérale d'une tuerie qui a fait en tout cinq morts : un homme chargé de la sécurité, trois clients assis à la table du tireur et elle, serveuse.

Vraie tête brûlée, à l'image de son prédécesseur, et malgré le refus de coopérer de son coéquipier qui a choisi de travailler de nuit pour pouvoir s'occuper le jour de sa femme malade, Renée Ballard assure ses quarts de nuit et n'hésite pas à enquêter seule de jour de son côté.

Michael Connely aime bien les personnages un peu en marge, marqués par la vie, qui ne s'en laissent pas conter, un peu seuls contre tous, trouvant parfois de bonnes âmes prêtes à les aider, mais toujours dans certaines limites, parfois en souvenir d'un service ancien rendu, et qui ne peuvent montrer le meilleur d'eux-mêmes que dans l'adversité.

L'auteur aime bien aussi égrener les rebondissements qui égarent le lecteur et le tiennent en haleine.
C'est simple, efficace, très « tendu ».
Il a l'art et la manière pour décrire la noirceur humaine qui existe chez certains, l’ambiguïté, la complexité des êtres, des situations, de la société en général.
Il réussit fort bien dans ce nouveau roman à rassembler tous ces ingrédients.

Souhaitons à Michael Connely qu'il fasse faire un aussi long parcours à Renée Ballard qu'à Harry Bosch qui nous aura tenu en haleine pendant vingt sept ans.

L'incendie du Crystal Palace

2019-02-04T09:16:00+00:00

de Déborah Crombie

Éditions Trhiller Le Livre de Poche (Mai 2016)

Née au Texas le 6 juin 1952, Déborah Crombie a vécu en Angleterre et en Écosse avant de retourner s'installer aux États-Unis. Auteur de nombreux romans policiers à l'anglaise, devenus best-sellers, elle est traduite dans une dizaine de langues.
La loi du sang est le cinquième tome de sa série consacrée aux enquêteurs Duncan Kincaid et Gemma James.

Un avocat est retrouvé mort au Crystal Palace, dans le Sud-Est de Londres.
Le Crystal Palace est un hôtel qui a eu son heure de gloire, mais qui est passé du côté des hôtels mal entretenus, et aux clients qui le fréquentent plutôt douteux.
Gemma James et sa collaboratrice Melody Talbot, qui viennent d'être mutées à la brigade criminelle de Londres-Sud, sont chargées de l'enquête.
Que venait faire un avocat bien sous tout rapport dans cet hôtel de seconde zone ?
Que venait il chercher ? Avec qui était-il ?
La situation dans laquelle il se trouvait dans son lit laissait penser à des jeux qui avaient mal tournés.
Mais l'enquête va se compliquer, quand une deuxième affaire de meurtre survient avec des similitudes qui vont faire partir l'enquête dans une autre direction.
Du monde de la chanson, au milieu des avocats, en passant par les anciens copains d'école, Gemma et Melody prospectent, aidées par Kincaid et son collaborateur Doug Cullen. L'enquête avance, stagne, puis repart, les vies familiale et professionnelle s'entremêlent, comme dans la vraie vie. Et c'est toujours le même attachement affectif que je retrouve mes deux fins limiers. A quand le suivant ?

Mort sur la Tamise

2019-01-25T09:11:00+00:00

de Déborah Crombie

Éditions Trhiller Le Livre de Poche (Août 2015)

Rebecca Meredith est chef de la brigade criminelle de West London. Elle a été championne d'aviron dans sa toute jeunesse. Elle s'est mise en tête de redevenir championne, le sport d'aviron lui manquant.Elle souhaite être sélectionnée pour les futurs Jeux Olympiques.
Après son travail et le week-end , elle a pris l'habitude de s'entraîner, soit sur la Tamise, soit chez elle à faire du sport sur des appareils.
Un soir, elle part et ne revient pas.
Certains de ses proches s'inquiètent et alertent la Police.
Elle sera finalement retrouver morte noyée dans la Tamise.
Vue son niveau en aviron, la thèse de la simple noyade sera vite écartée.
Nos deux enquêteurs fétiches seront chargés de découvrir ce qui s'est vraiment passé.
Rébecca étant du sérail, la tâche ne sera pas simple.
Très vite, trois suspects apparaissent : l'ex mari de Rébecca, un membre de l'équipe de sauvetage qui a retrouvé le corps, et un officier de police que Rébecca accusait de viol.
Duncan et Gemma devront faire face aux pressions de Scotland Yard pour résoudre cette affaire sans que ne soit compromis l'honneur de la police.
Et bien sûr, en parallèle, se rajoute leur vie de famille avec ses complexités, chacun ayant un fils d'une autre vie, et en commun une petite fille adoptée.

J'aime toujours autant retrouver les héros de Déborah Crombie, menant en parallèle leur vie de famille complexe et leur vie professionnelle qui n'est pas de tout repos.
Et avec toujours la même impression bien agréable d'avoir la chance de les côtoyer le temps d'une enquête.
Et lorsque c'est fini, je me projette déjà dans le futur avec l'espoir de les retrouver assez vite ....

La loi du sang

2018-10-26T09:00:00+01:00

de Déborah Crombie

Éditions Trhiller Le Livre de Poche (Juin 2014)

Née au Texas le 6 juin 1952, Déborah Crombie a vécu en Angleterre et en Écosse avant de retourner s'installer aux États-Unis. Auteur de nombreux romans policiers à l'anglaise, devenus best-sellers, elle est traduite dans une dizaine de langues. La loi du sang est le cinquième tome de sa série consacrée aux enquêteurs Duncan Kincaid et Gemma James.

Nous sommes à Londres, dans l'East End : quartier anciennement mal famé, avec ses marginaux, ses vagues d'immigrés, ses trafics de toutes sortes, devenu très branché avec ses restaurants indiens, ses marchés vintages, ses galeries d'art d'avant-garde.
Sandra Giles est une artiste qui commence à être reconnue dans le marché de l'art. Elle est mariée à un avocat d'origine pakistanaise, Naz Malik. Ils ont une petite fille de trois ans, Charlotte. Tout pour couler des jours heureux. Mais voilà, un jour, elle disparaît sans laisser de trace. Bien sûr, la police pense qu'elle est partie avec quelqu'un d'autre. Mais pas son mari, qui ne s'en remet pas.
Mais voilà qu'à son tour, le mari disparaît, laissant une petite fille totalement perdue.
Emma James par le plus grand des hasards, puis Duncan Kincaid par désignation officielle, vont se trouver mêler à l'enquête. Deborah Crombie a l'art de nous entraîner à sa suite, dans les arcanes d'une société où se mélangent hommes politiques, gens branchés, ou riches patrons du monde londonien. Où tous les coups sont permis.
Ses deux enquêteurs fétiches, qui ont fini par former un couple dans la vie, nous font participer à la fois à leur vie personnelle, avec les petits tracas, les ennuis domestiques, les enfants, les chiens, le chat, les repas … et la progression de l'enquête avec ses temps morts et ses coups d'accélérateur.
J'adore les côtoyer, avec l'impression très agréable qu'ils pourraient faire partie de mon entourage.
Ce qui fait que je vois arriver la fin de l’histoire avec regret … comme à chaque fois.
Une jolie évasion en pays britannique.

Jusqu'à l'impensable

2018-10-11T14:16:00+01:00

de Michael Connely

Éditions Calmann Lévy Juin 2017

Bosch est-il prêt à basculer du côté obscur de la force ? du côté de la Défense ?
et non du bon côté des forces de l'ordre, pour lesquelles Harry a toujours œuvré. Sollicité par son demi-frère, l'avocat de la défense Mickey Haller, va-t-il accepter de l'aider à faire libérer un homme accusé d'un meurtre atroce, lui qui au sein du LAPD a toujours défendu les intérêts contraires ?
Il est vrai que depuis sa mise à la retraite imposée, la réparation de sa vieille Harley ne lui procure pas beaucoup d'adrénaline et puis, il peut toujours se dire que plutôt que de travailler pour la libération d'un supposé innocent (Haller est sûr que son client a été victime d'un coup monté), il va œuvrer pour l'arrestation du vrai coupable.
On retrouve ensemble les deux héros récurrents de Michael Connelly.
Les deux demi-frères se partagent ici équitablement les rôles.
Chacun des deux va agir là où il est le meilleur, Harry dans l'enquête et Mickey dans la plaidoirie. C'est un vrai plaisir que de les voir travailler ensemble car ils ont peu de points communs (à part quelques gènes paternels et le fait d'avoir chacun une fille du même âge).
Comme d'habitude, Michael Connelly fait dans le détail : tout est minutieusement calibré et c'est un tout petit indice qui va servir de fil conducteur à l'histoire.
L'auteur a su faire évoluer ses personnages avec le temps, ce qui les rend d'autant plus attachants. Nous aimons les suivre, ils vieillissent avec nous.
Et le rythme est toujours aussi haletant. C'est une des caractéristiques des romans de Michael Connely . Retrouver l'adrénaline est un bon stimulant de lecture parfois.

Les nuits de Reykjavik

2018-08-27T17:49:00+01:00

de Arnaldur Indridason

Éditions Points Poche Policier Janvier 2016

Arnaldur Indridason est né à Reykjavik en 1961. Il y vit toujours.
Diplômé d'Histoire, il a été journaliste et critique de cinéma. Il est l'auteur de romans policiers, dont plusieurs internationalement connus parmi lesquels « La cité des jarres », « L'homme du lac », « Hypothermie » « Betty ».

« Les nuits de Reykjavik » ramène l'inspecteur fétiche de l'auteur, Erlendur Sveinsson, à sa toute première enquête, celle qu'il a eu l'occasion de mener, alors qu'il n'était encore qu'un jeune policer débutant, et qui a décidé de sa carrière.
La mort d'un sans-abri qu'il croisait régulièrement obsède le jeune policier qu'il était.
Intuitif et obstiné, il doute que la thèse de l'accident soit la bonne.
D'autant que le sans-abri lui avait raconté quelque temps auparavant que quelqu'un avait tenté d'incendier la cave dans laquelle il habitait.
Erlendur ne cesse d'y penser et décide de mener sa propre enquête.
Tout jeune, Erlendur travaillait de nuit, dans la police de proximité. Au cours de ses rondes, accompagné de deux collègues, il devait faire face au quotidien parfois violent de la population : des braquages de bijouterie aux disparitions irrésolues en passant par la violence conjugale, des bas-fonds aux banlieues chic ….
Au delà de l'enquête, Arnaldur Indridason nous dépeint la société dans laquelle il vit et comme il la voit : société sombre en proie aux doutes, et qui semble se noyer dans l'alcool. Toute une atmosphère que l'auteur sait créer.
Et c'est émouvant, à l'heure de la retraite qui approche, de retrouver un Erlendur tout jeune, débutant, mais déjà soucieux et taciturne, et déjà hanté par les fantômes de son enfance et par tout ce qui touche aux disparitions inexpliquées (son histoire personnelle …).
Un bon complément à la longue série des enquêtes d'Erlendur.

Le fils

2017-03-28T15:41:00+01:00

de Jo Nesbo

Éditions Gallimard Série Noire , septembre 2015

Jo Nesbo est né en 1960 en Norvège. D'abord journaliste économique et musicien, il a été propulsé sur le devant de la scène littéraire en 1998 en recevant le prix du meilleur roman policier nordique de l'année pour « L'homme chauve-souris ».
Lire Jo Nesbo, c'est l'assurance d'être secoué et « scotché » au roman lu !...

Dans « Le fils », Sonny Lofthus est un jeune héroïnomane qui vit en prison. C'est un prisonnier satisfait d'y être, dans le but apparent d'expier, en souvenir du suicide de son père policier accusé d'être corrompu.
Il a passé un drôle de deal avec on ne sait qui. En échange d'endosser des crimes qu'il n'a pas commis, il est fourni en héroïne pure et s'autodétruit lentement et sûrement.
Il fait également figure de guérisseur mystique auprès de ses coreligionnaires et recueille des confessions auprès d'eux.
Jusqu'au jour où un codétenu lui avoue , alors qu'il se sait condamné par un cancer, et qu'il va bientôt mourir, qu'en réalité son père policier n'était pas corrompu, mais qu'il a simplement porté le chapeau à la place d'une taupe qui sévit toujours dans la police, et que le suicide est un meurtre déguisé pour l'empêcher de parler.
Le codétenu est loin de pouvoir imaginé la bombe qu'il a ainsi dégoupillée.
Plus rien ni personne n'arrêtera Sonny. Sonny décide de faire payer ceux qu'il estime être responsable du destin malheureux de son père.
Un inspecteur ami de son père essayera bien de stopper la machine, mais en vain.
Sonny est devenu « l'ange exterminateur » qui « nettoie »une partie de la pègre et des gens responsables mais corrompus qui ont croisé le chemin de son père.
C'est terrible, haletant, envahissant, implacable.
Émotions, frissons assurés, rythme très soutenu, et beau style d'écriture.
… et la fin est des plus inattendues ….
Excellent dans le genre !

Le lagon noir

2017-03-14T19:35:00+00:00

de Arnaldur Indridason

Éditions Metailié Noir Mars 2016

Arnaldur Indridason est né à Reykjavík, en Islande en 1961. Il est diplômé en histoire, journaliste, critique de cinéma et écrivain. Ce qui l'a fait connaître, c'est sa série de romans policiers, avec comme personnage culte le commissaire Erlendur. Il a été plusieurs fois primé.
Il lui est arrivé « d'échapper » à son commissaire, comme dans « Betty », roman noir remarquable, et dont j'ai fait il n'y a pas si longtemps une chronique.
« Le lagon noir » nous ramène dans les jeunes années de son inspecteur fétiche Erlendur, du temps où il débutait comme inspecteur stagiaire sous la direction d'une femme inspecteur de caractère, Marion Brem. Nous sommes alors en 1979.
Le corps d'un homme a été repêché dans un lagon alimenté par une centrale nucléaire. Des recherches poussées pour identifier le corps révèlent qu'il s'agit d'un ingénieur islandais employé à la base américaine de l'aéroport de Reykjavík.
Les pistes éventuelles sont brouillées, aucun indice sur les lieux mêmes où le corps a été trouvé.
Et les responsables américains de la base n'ont pas l'intention de laisser enquêter la police islandaise dans un lieu qu'ils estiment dépendre du droit américain et de la justice américaine.
Mais c'est mal connaître la ténacité d'Erlendur et sa volonté de trouver qui a pu commettre un acte pareil.
Sa façon de faire le long de son enquête laisse augurer de l'inspecteur qu'il deviendra.
C'est bien écrit. Et retrouver Erlendur jeune, venant d'entrer dans la brigade d'enquêtes criminelles, pourquoi pas.
Il n'est pas encore celui qu'il est devenu, sombre et pessimiste, se retirant peu à peu de la vie et du métier de policer, mais un homme jeune, plein d'allant, croyant en son métier.

Parallèlement, il enquête sur une adolescente qui s'est volatilisée quarante ans plus tôt sur le chemin du collège et qui n'a jamais été retrouvée. L'affaire est classée, mais il décide à ses moments perdus d'en savoir plus. Ce qui le ramène à ses blessures premières, lorsqu'il était enfant, son petit frère et lui-même s'étaient perdus dans la lande alors qu'il y avait une tempête de neige et qu'il cherchait leur troupeau égaré. Erlendur a été sauvé de justesse, mais son frère a disparu à tout jamais alors qu'ils se donnaient la main, et que les mains se sont lâchées. Le corps n'a jamais été retrouvé.

C'est avec un plaisir renouvelé que l'on retrouve l'Islande, pays si particulier, et Erlendur, inspecteur attachant.
Ce retour dans le passé de Erlendur (sa première enquête est ici narrée) est à l'image de l'auteur qui vieillit et qui ne peut s'empêcher de se remémorer des faits anciens qui semblent être plus vivaces que ce qui peut se passer au jour d'aujourd'hui.

Mariachi Plaza

2016-12-02T20:00:00+00:00

de Michael Connely

Edition Clamann-Lévy Mai 2016

Michael Connely est né le 21 juillet 1956 à Philadelphie.
Journaliste, puis chroniqueur judiciaire, il se mettra à l'écriture, et fera paraître son premier livre policier en 1992, « Les égouts de Los Angeles », où l'on découvre son enquêteur fétiche, Harry Bosch, inspecteur au LAPD. Il recevra pour ce livre le prix Edgar du meilleur premier roman policier. Il abandonne son métier de journaliste en 1994, et se consacrera à l'écriture.
Il sort depuis en moyenne un livre par an.
« Mariachi Plaza » est son vingtième roman.

L'inspecteur Harry Bosch approche de la retraite, il n'en a plus que pour six mois d'active. Il est toujours au Service des Affaires non résolues. On lui a adjoint une jeune novice, l'inspectrice Lucia Soto. Normalement, il ressort des dossiers rangés fautes d'avoir été solutionnés , et essaie de voir si des faits nouveaux, comme des traces d'ADN qu'à l'époque on ne connaissait pas, permettraient de trouver le coupable.
Mais dans le cas présent, l'affaire qu'il doit élucider est différente. En effet, le mariachi Orlando Merced, dix ans auparavant, a été grièvement blessé alors qu'il jouait sur la Mariachi Plazza, avec deux autres musiciens, dans l'espoir de se faire embaucher pour des fêtes données par de riches particuliers.
Il se retrouve paralysé sur un fauteuil roulant. Il a alors servi de mascotte au profit d'un candidat lors d'élections locales, comme symbole des victimes de violences qu'il faut à tout prix combattre pour que tout citoyen se sente en sécurité dans les rues de la ville. Dix ans après, Orlando meurt des suites de ses blessures.
Il est demandé à Bosch d'enquêter sur les faits initiaux, cause de la mort de la victime.
Parallèlement à cette affaire, Bosch découvre que sa jeune colistière ne se contente pas de lui donner un coup de main pour l'affaire en cours, mais qu'elle enquête discrètement sur une deuxième affaire non élucidée mais qui ne dépend pas d'eux, où des enfants d'une crèche clandestine avaient trouvé la mort, asphyxiés, à l'exception d'un, suite à un incendie criminel provoqué dans le local poubelles .
Entre une première enquête très politisée et qui sent le souffre et une seconde affaire clandestinement suivie, Harry Bosch et son lecteur n'ont pas le temps de souffler, comme nous y a habitué Michael Connely.
A lire, avec la certitude, pour qui aime les romans policiers, de passer de très bons moments.

Dans la ville en feu

2016-02-27T22:42:00+00:00

de Michael Connely

Éditions Calmann-Lévy Mars 2015

« Dans la ville en feu » est son dix neuvième livre.
Nous sommes en 1992. Los Angeles est en en proie aux émeutes, et les pillages font rage, quand Harry découvre au détour d'une rue sombre le cadavre d'une jeune journaliste danoise d'investigation, Anneke Jespersen. Mais il y a trop d'événements qui se chevauchent, et l'affaire tombe dans l'oubli, ce qu'espéraient les auteurs du meurtre.
Vingt ans plus tard, Harry Bosch, lui, n'a toujours pas oublié cette affaire non élucidée.
Il a enfin l'occasion, dans le service où il est, de ré ouvrir le dossier.
Grâce à une douille recueillie sur la scène du crime et une boite noire remplie d'archives, il remonte la trace d'une arme qui le met sur la piste d'individus prêts à tout pour cacher leur crime.
Harry n'hésitera pas à se mettre en danger pour traquer des tueurs coriaces, qui se croyaient à l'abri après tant de temps passé... C'est un excellent Connelly, mené tambour battant, avec tout le suspens, les rebondissements, la tension nécessaires.
Que Harry reste éternel, qu'il ne parte surtout pas à la retraite. Car j'aime nettement moins la série du même auteur plus récente où paraît l'avocat d'affaires Haller, demi-frère de Harry. Là, Connelly se passionne pour les procédures judiciaires, ce qui est un peu austère, voire ennuyeux.

Juste une mauvaise action

2016-02-25T09:43:00+00:00

de Élizabeth George
Éditions Presse de la Cité Octobre 2014

Élizabeth George n'est plus à présenter. On peut dire qu'elle fait partie du cercle très prestigieux des plus grands auteurs de romans policiers, aux côtés de PD James, Michael Connely, Henning Mankell, Jo Nesbo, …...
Certains l'appellent la « reine Élisabeth » ou la « reine du crime » ….
Depuis son premier roman sorti en 1988, « Enquête dans le brouillard », cette américaine des plus anglaises qu'il soit, nous livre régulièrement (elle en est à son vingt troisième) une suite où règne son gentleman inspecteur Lord Lynley.

Dans « Juste une mauvaise action », Barbara Havers, policière de son état, est dans tous ses états : la petite Hadiyyah, la fille de son ami et voisin le professeur Azhar, d'origine pakistanaise, a été enlevée par sa mère anglaise.
Le professeur est démuni, car à la naissance, seule la mère avait pu reconnaître l'enfant, lui-même étant marié à une jeune femme de même origine que lui, mais qui a toujours refusé le divorce. Il a élevé seul sa fille pendant plusieurs années. D'où le déchirement qu'il éprouve.
Mais sans droit officiel, il ne peut demander une aide officielle.
Aidé de Barbara, il finit par recourir à un détective privé, afin de situer où la mère Angelina et sa fille Haddiyah sont parties, et voir ensuite ce qu'il serait possible de faire pour essayer de revoir sa fille.
Barbara Havers est une enquêtrice forte tête que sa supérieure hiérarchique a du mal à diriger. L'inspecteur Lynley est là pour servir de médiateur entre les deux femmes.
Les affaires vont se corser lorsque la mère ré apparaîtra pour accuser le père de sa fille d'avoir kidnappé cette dernière ….
Le lecteur sera amené à voyager de l'Angleterre à un pays ensoleillé où il fait bon vivre.
Élizabeth George nous décrit si bien ce coin de paradis qu'elle nous donne très fortement envie d'y aller, tant les bâtisses ont l'air belles, les gens chaleureux, les mets délicieux …. et l'intrigue toujours présente nous tient en halein
e jusqu'à la fin. C'est une histoire qui démarre en douceur et qui finit par s'imposer au fil des chapitres.
A lire pour le plaisir et pour retrouver Lynley et Barbara Havers, deux personnages devenus incontournables au fil des ans.

Police

2015-01-22T09:39:00+00:00

de Jo Nesbo

Éditions Série Noire Gallimard Mars 2014

Jo Nesbo a d'abord été journaliste économique, puis s'est dirigé vers la musique. Il est connu pour sa participation en tant qu'auteur, compositeur et interprète dans le groupe pop Di Derre, l'un des plus célèbres en Norvège dans les années 1993-1998.
Son premier roman, « L'homme chauve-souris » paru en 1997 a tout de suite remporté un très grand succès. Il a obtenu l'année suivante le prix « clé de verre » du meilleurs roman policier scandinave de l'année
. Depuis, il a égrainé les succès au cours des ans.
Il en est à son dixième roman, avec comme personnage récurrent Harry Hole, un policier forte tête, qui ne s'en laisse pas compter, aussi bien dans son métier que dans sa vie privée.

Dans « Police », Harry Hole ne fait plus le métier d'enquêteur officiellement.
Il est toujours dans un service de police, mais hors enquête.
Il s'est rangé, pour pouvoir mener une vie « normale » auprès de la femme qu'il aime.
Mais quand un policier d'Oslo se fait assassiner à la date anniversaire et sur les lieux d'un crime non élucidé par lui quelques années plus tôt, puis quand il arrive la même chose à deux autres policiers, ses anciens collègues ne peuvent s'empêcher de lui demander de les épauler ….. pour arrêter le carnage.
Harry Hole n'en a aucune envie. Mais voilà, parfois les circonstances sont telles que les plus belles des promesses faites ne peuvent résister aux circonstances générées par un meurtrier aux méthodes particulièrement brutales.

Avec ce dixième opus, Jo Nesbo nous entraîne dans une aventure menée de main de maître, à la Michael Connelly .....
Harry Hole est à son habitude pris dans des ambivalences telles (l'envie de tout ancien alcoolique de boire à nouveau, surtout lorsqu'il a besoin de décompresser, l'envie d'en découdre, un sens très aiguë de l'injustice et du mal, heureux en couple mais ne sachant pas que faire de ce bonheur, prêt à tout perdre, car ne s'en sentant pas digne …..) que constamment il se trouve en lutte à la fois contre les autres ... et contre lui même.
« Police » se lit d'une traite, avec la soif d'en être vite au point final du roman, pour pouvoir souffler … jusqu'au prochain Harry Hole .

Juste une mauvaise action

2014-12-30T23:50:00+00:00

de Élizabeth George

Éditions Presse de la Cité Octobre 2014

Élizabeth George n'est plus à présenter. On peut dire qu'elle fait partie du cercle très prestigieux des plus grands auteurs de romans policiers, aux côtés de PD James, Michael Connely, Henning Mankell, Jo Nesbo, …...
Certains l'appellent la « reine Élisabeth » ou la « reine du crime » ….
Depuis son premier roman sorti en 1988, « Enquête dans le brouillard », cette américaine des plus anglaises qu'il soit, nous livre régulièrement (elle en est à son vingt troisième) une suite où règne son gentleman inspecteur Lord Lynley.

Dans « Juste une mauvaise action », Barbara Havers, policière de son état, est dans tous ses états : la petite Hadiyyah, la fille de son ami et voisin le professeur Azhar, d'origine pakistanaise, a été enlevée par sa mère anglaise.
Le professeur est démuni, car à la naissance, seule la mère avait pu reconnaître l'enfant, lui-même étant marié à une jeune femme de même origine que lui, mais qui a toujours refusé le divorce. Il a élevé seul sa fille pendant plusieurs années. D'où le déchirement qu'il éprouve.
Mais sans droit officiel, il ne peut demander une aide officielle.
Aidé de Barbara, il finit par recourir à un détective privé, afin de situer où la mère Angelina et sa fille Haddiyah sont parties, et voir ensuite ce qu'il serait possible de faire pour essayer de revoir sa fille.
Barbara Havers est une enquêtrice forte tête que sa supérieure hiérarchique a du mal à diriger. L'inspecteur Lynley est là pour servir de médiateur entre les deux femmes.
Les affaires vont se corser lorsque la mère ré apparaîtra pour accuser le père de sa fille d'avoir kidnappé cette dernière ….
Le lecteur sera amené à voyager de l'Angleterre à un pays ensoleillé où il fait bon vivre.
Élizabeth George nous décrit si bien ce coin de paradis qu'elle nous donne très fortement envie d'y aller, tant les bâtisses ont l'air belles, les gens chaleureux, les mets délicieux ….
et l'intrigue toujours présente nous tient en haleine jusqu'à la fin.
C'est une histoire qui démarre en douceur et qui finit par s'imposer au fil des chapitres.
A lire pour le plaisir et pour retrouver Lynley et Barbara Havers, deux personnages devenus incontournables au fil des ans.

Police

2014-12-30T22:51:00+00:00

de Jo Nesbo

Éditions Série Noire Gallimard Mars 2014

Jo Nesbo a d'abord été journaliste économique, puis s'est dirigé vers la musique. Il est connu pour sa participation en tant qu'auteur, compositeur et interprète dans le groupe pop Di Derre, l'un des plus célèbres en Norvège dans les années 1993-1998.
Son premier roman, « L'homme chauve-souris » paru en 1997 a tout de suite remporté un très grand succès. Il a obtenu l'année suivante le prix « clé de verre » du meilleurs roman policier scandinave de l'année.
Depuis, il a égrainé les succès au cours des ans.
Il en est à son dixième roman, avec comme personnage récurrent Harry Hole, un policier forte tête, qui ne s'en laisse pas compter, aussi bien dans son métier que dans sa vie privée.

Ceux qui tombent

2014-12-01T09:27:00+00:00

de Michael Connely

Éditions Calmann-Lévy Mai 2014

« Ceux qui tombent » est son dix-huitième livre.
Nous retrouvons avec plaisir Harry Bosch, son inspecteur fétiche.
Harry n'est pas loin de prendre sa retraite. Mais voilà, il a une fille à élever. Il veut donc continuer à travailler. Il va demander un sursis de trois ans.
Il se voit confier une affaire datant de 1989, qui n'avait pas été élucidée à l'époque.
Il s'agissait d'un viol suivi d'un meurtre, avec relevé d'ADN, et profil psychologique, le tout incriminant un certain Clayton Pell, suspect qui paraît idéal, puisque enregistré comme individu à risques, et dont l'ADN correspond à l'ADN trouvé … sauf qu'à l'époque Clayton Pell n'avait que 8 ans, un peu jeune pour correspondre au suspect idéal.
Alors qu'il se lance dans cette enquête, un élu important de la municipalité de Los Angeles demande à ce que ce soit Harry Bosch qui enquête sur la mort de son fils de 30 ans qui vient d'être découvert fracassé en bas d'un hôtel très chic de la ville.
Or cet élu est l'un de ceux qui déteste le plus Harry Bosch... pourquoi vouloir que ce soit lui qui enquête ….
Deux affaires qui n'ont rien à voir entre elles, mais que notre inspecteur saura mener jusqu'au bout !
C'est toujours aussi enlevé et à rebondissements, Harry ne connaît jamais de repos,
ce n'est pas dans ses gênes …. et sa fille de 16 ans qui se verrait bien dans le même métier que son père …..

Un bon crû !
A l'année prochaine pour le suivant …..

Le Chardonneret

2014-09-16T09:02:00+01:00

de Donna Tartt

Éditions Feux Croisés, Janvier 2014

Donna Tartt est américaine, née en 1953 dans le Mississipi.
Elle a publié il y a 20 ans de cela « Le maître des illusions », un premier livre qui l'avait d'emblée mise au Panthéon des grands écrivains.
Il y a 10 ans, elle publiait son deuxième livre, « Le petit copain », livre alors également remarqué.
Aujourd’hui, en 2014, c'est son troisième livre « Le chardonneret », qu'elle nous livre, pavé de 787 pages, qui a reçu le prix Pulitzer de la fiction.

Dona Tartt nous entraîne dans le sillage de Theo Decker, de New York à Las Vegas et Amsterdam, de ses 13 ans à ses 27 ans. Théo vit avec sa mère. Son père les a quittés un jour, sans laisser d'adresse. Il est heureux ainsi, car son père, étant alcoolique, lorsqu'il avait bu, pouvait devenir violent.
Un jour Théo et sa mère vont au Musée voir une exposition sur les maîtres hollandais. Un tableau attire plus particulièrement leur attention : « Le Chardonneret » de Carel Fabritius.
Théo remarque qu'ils ne sont pas les seuls à l'avoir remarqué, notamment une fille rousse plus jeune que lui, tenant un instrument de musique à la main et accompagnée par une personne ayant l'air d'être son grand père.
Théo et sa mère sont sous le charme du petit tableau.
Sa mère souhaite revoir un autre tableau, mais Théo n'a pas envie de quitter la salle où il est, tant que la fille rousse est là. Il propose à sa mère de la rejoindre un peu plus tard à la boutique du Musée. Sa mère accepte et part, Théo suit de loin la fille rousse. Et à ce moment là, un événement a lieu, qui va changer du tout au tout sa vie.......
D'une famille d'accueil à New York, à une vie « hors cadre » chez son père alcoolique à Las Vegas, à son retour à New York chez un antiquaire proche de la fille rousse rencontrée au Musée, à un hôtel d'Amsterdam où il frôlera un « moment de folie », nous suivons Théo pendant quinze ans de sa vie, avec beaucoup de hauts et de bas.
C'est dense et prenant. C'est une plongée dans un monde où les adultes sont immatures et où les enfants livrés à eux-mêmes doivent faire leur place comme ils le peuvent, ce qui en fait de futurs adultes à leur tour bien immatures ….
Je dois avouer qu' il a fallu que je m'accroche en début de livre.
Mais une fois « entrée » dans l'histoire, Dona Tartt est arrivée à me captiver : par sa façon de raconter, par sa façon de maîtriser son récit, de connaître à fond ce dont elle parle, d'amener le lecteur là où elle veut, quand et comme elle veut.
C'est à la fois foisonnant et concis. Elle a du style . C'est une conteuse hors pair.
Si vous aimez les gros pavés, plongez y sans hésiter.

Sept Jours

2014-08-29T08:53:00+01:00

de Deon Meyer

Éditions Policiers Seuil , Mai 2013

Deon Meyer est né à Paarl, en Afrique du Sud en 1958.
Ancien journaliste, puis rédacteur publicitaire et stratège en positionnement internet, il est aujourd'hui l'auteur de romans policiers reconnus dans le monde entier.
Son premier roman paraît en 1994, il écrit en afrikaner.
Son œuvre reflète la diversité culturelle de l'Afrique du Sud, ses tensions, et ses efforts pour vaincre le sous-développement. Il est également l'auteur de scénarios pour le cinéma et pour la télévision sud-africaine.
Il est marié et père de quatre enfants.

Dans « 7 jours », Deon Meyer, comme il l'affectionne, nous plonge d'emblée dans un compte à rebours terrible.
Un personnage inconnu menace d'abattre des policiers, un par jour, si ces deniers ne font pas tout pour arrêter le meurtrier d'une avocate d'affaires, Hanneke Sloet.
Il accuse la police de connaître le coupable et de ne rien faire pour l'arrêter, par connivence et complicité.
Benny Griessel, un des personnages récurrents de Deon Meyer, est chargé de ré ouvrir l'enquête.
Il a sa hiérarchie qui le presse d'agir.
Mais lorsqu'il se plonge dans le dossier, il constate qu'il n'y a rien de solide pour l'amener à résoudre l'énigme : pas d'indices, pas de mobile, pas de témoins. Mais d'abord, est ce que celui qui menace est à prendre au sérieux ?
Oui, lorsqu'un premier policier se fait tirer dessus..... puis un deuxième ...
Deon Meyer nous entraîne dans une sombre histoire à rebondissements, où tout se mêle et s'emmêle …... intérêts politiques et financiers, compromission, corruption ….
Il nous brosse une société sud-africaine complexe, où les rapports entre personnes sont toujours difficiles, qu'elles soient noires, blanches, métis … racisme et arrières pensées subsistent, même si l'apartheid a officiellement disparu, quelque soit le milieu, affaires, police, monde du théâtre …. les préjugés sont tenaces et compliquent tout.
Et puis, Benny Griessel n'a pas une vie personnelle très simple non plus, ancien alcoolique qui doit veiller à ne pas replonger, nouvelle amie qu'il faut ménager ...
Entre vie professionnelle et vie personnelle, l'équilibre n'est pas facile à trouver.
C'est un très bon roman que nous livre l'auteur, avec tout le suspens qu'il faut, l'empathie avec certains de ses personnages, et l'immersion dans une société sud-africaine bien différente de la nôtre.
Plongez-y, vous ne le regretterez pas.